mercredi 15 décembre 2010

Le corps "pendant"

La grossesse est une invasion consentie.
Comment l'expérience était-elle vécue en l'absence de toute contraception ? Mais c'est là une fausse question : il y a toujours eu contraception - c'est à dire volonté de préserver la liberté, la jouissance privée de l'intime du corps.
La grossesse est l'aliénation, la perte du soi ; la perte de ses propres limites, la perte de sa puissance d'agir. Elle est rythmée par le "je ne peux plus" ; je ne peux plus, jusqu'à un "après" assez hypothétique. Assez vite le "je ne peux plus" devient un "pourrai-je encore ?" Y aura-t-il un "après" ? Car l'expérience laisse des traces, pour certaines irréversibles. Il y aura bien un "après", mais qui ne sera plus comme l'"avant".
Quel homme accepterait ?
Et pourtant, avec quelle facilité on s'engage dedans !
Inconscience ? Appel de l'espèce ? Ou structure mentale pétrie de dévouement ?
Ou bien peut-être imagine-t-on gagner plus que ce que l'on se prépare à perdre ?

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