lundi 11 mai 2009

Pourquoi ?

Nouvelles pages, espace offert comme une peau pas encore caressée...
Il y a toujours, pour l'homme pris de la rage d'écrire, une sorte de pudeur un peu sourde face à toutes ces blancheurs qu'il s'apprête à marquer de ses sécrétions intellectuelles - lorsque le penser se prolonge dans un toucher, lorsqu'à la passivité de l'idée répond comme un mécanisme l'activité de l'écriture.
Ce mot d'"écriture" contient d'ailleurs une connotation laborieuse et monacale qui correspond parfaitement à ce qu'est devenue de nos jours la tâche de l'écrivain.
Où sont les dilettantes stendhaliens, qu'est-il arrivé au je-ne-sais-quoi de tous les grands classiques, ce frisson voluptueux du loisir le plus aristocratique qui soit ?
Où donc est Montaigne, le saint patron des amateurs ?
L'heure est à la réflexion. L'auteur se regarde écrire, il s'écoute penser - et comme il n'en retire bien sûr aucune satisfaction véritable, il théorise son ouvrage pour s'interdire surtout de le ressentir.
C'est bien ce que je viens de faire...

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